miércoles, 19 de octubre de 2016

SIGUEN LAS INFORMACIONES SOBRE EL BOEING DE OBIANG RETENIDO EN LYON

Les vrais dessous de la libération d'Air Obiang



La France fait cauchemarder la famille Obiang. Alors que son fils aîné "Teodorin" vient d'être renvoyé en procès à Paris dans le dossier des Biens Mal Acquis (BMA), Teodoro Obiang Nguema a été empêché de se rendre dans la capitale française, le 10 octobre, pour remettre son prix à l'Unesco. La raison ? Son Boeing avait été saisi la semaine précédente à Lyon. Le vaudeville judiciaro-aérien a été résolu in extremis par le Maroc, mais va laisser des traces profondes sur la relation bilatérale.

Manuel Valls alerté •
Le Boeing 777-200 de Teodoro Obiang Nguema a atterri à Lyon comme à chaque séjour du président équato-guinéen à Genève, l'aéroport local ne pouvant accueillir ce type d'appareil sur son sol en raison de la densité du trafic. Dès son atterrissage, le 30 septembre, l'avion immatriculé CS-TQX a été saisi par les huissiers de l'étude A3 Juris, située au cœur de la ville lyonnaise. Ils intervenaient au nom d'Orange, qui cherche depuis plusieurs années à recouvrer 131 millions d'euros issus d'un contentieux avec Malabo. Selon nos informations, les autorités équato-guinéennes ont aussitôt contacté les services de Manuel Valls pour gérer cet incident. Ancienne colonie hispanique d'Afrique, la Guinée équatoriale tente de faire du chef du gouvernement, espagnol d'origine, son relais à Paris. Le conseiller Afrique du premier ministre français, Ibrahima Diawadoh N'Jim, s'est lui-même proposé pour gérer la situation n'hésitant pas à rester en contact, y compris dans la nuit, avec Malabo. Toutefois, cette saisie ayant été effectuée sur la base d'une décision de justice, l'éminence grise de Manuel Valls (voir notre dossier ICI) n'a finalement rien pu faire. Les autorités équato-guinéennes ont également contacté l'Elysée qui leur a opposées la même réponse.
Négociations •
Ces "offres de service" étaient toutefois inutiles. Assigné par l'Etat équato-guinéen le 7 octobre devant le Tribunal de grande instance de Lyon afin d'annuler cette saisie, Orange a décidé, entre-temps, de se rétracter. De fait, la mainlevée a été prononcée le 11 octobre et l'appareil libéré à 17 heures. Quelques jours plus tôt, les conseillers d'Obiang avaient négocié dans le plus grand secret un compromis avec Bruno Mettling, responsable Afrique et Moyen Orient (AMEA) de l'opérateur français. Tout en protestant, Obiang Nguema a brièvement introduit cette réunion avant de laisser les discussions s'ouvrir sans lui. Après plusieurs heures, Malabo a décidé de régler sa condamnation, conformément à une décision de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris, en 2014, rendue exécutoire par un arrêt de la Cour d'appel de Paris, en plusieurs tranches non sans avoir aménagé des garde-fous. Si la Cour de cassation française, actuellement saisie par Malabo, venait à désapprouver l'arrêt de la Cour d'appel, Orange se verrait contraint de restituer les sommes versées.
Appui marocain •
La libération inattendue de son avion n'a toutefois pas convaincu le chef de l'Etat équato-guinéen de regagner son pays avec le même appareil. Craignant des problèmes techniques et de sécurité sur le Boeing après son immobilisation durant plusieurs jours, il a directement appelé le roi Mohamed VI pour que ce dernier affrète un appareil. Le Maroc, qui entretient des relations historiques avec l'émirat pétrolier d'Afrique centrale depuis le règne d'Hassan II, a aussitôt répondu favorablement. De son côté, "Teodorin", vice-président de Guinée équatoriale, n'a cessé de téléphoner à son père pour lui proposer de venir le chercher avec un autre Boeing de la compagnie nationale Ceiba Intercontinental. Ce nouvel incident, jugé particulièrement humiliant par les Obiang, ne risque guère d'améliorer la relation avec Paris au moment où l'affaire des BMA a fait chuter les intérêts hexagonaux dans le pays. Bienvenue au nouvel ambassadeur de France à Malabo, Fred Constant !